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LEO LUCCIONI
SAME SAME BUT DIFFERENT


14 May until 14 June 2025

Same Same but Different marks Leo Luccioni’s first solo exhibition at Valerius Gallery, where the Corsican artist (*1994) presents a series of ceramic works inspired by candy. The artist magnifies icons of temptation from the food industry, focusing on candy, with sugar being the first addictive substance, a disguised drug of childhood. These sweets transform into a poetic alphabet of forms and words, revealing the seductive language of consumption, while tapping into childhood nostalgia. Using a soft pastel color-palette, the artist delves into the aesthetics of cuteness, a growing trend in contemporary art. However, this "cuteness" aesthetic serves as a hidden warning, almost like a wolf in sheep's clothing.

The exhibition title, Same Same but Different, reflects a world where things appear alike but never quite are, questioning authenticity and imitation. Luccioni explores the theme of repetition, where the more an object is reproduced, the more real and legitimate it seems. Yet, in this mass-produced landscape, these objects also reveal their disposability. The endless repetition and availability of these products create the illusion of permanence—a world where everything appears endlessly accessible. Yet these objects resist emotional connection; their very existence is rooted in impermanence, ensuring we remain caught in a cycle of constant consumption.

Luccioni studied Printmaking at La Cambre, in Brussels. Recent solo exhibitions include ‘Candy Kebab’ at Reset Atelier, Brussels (2025), ’The Sun Does Not Exist’, at Stems Gallery, Brussels (2024), ‘Jawbreaker’ at Ceramic Brussels, with Romero Paprocki (2024). Recent group shows include ‘Somehow We Manage’ at Reset Atelier Brussels (2025), “Pâte-à-Sel Brussel’ at Stems Gallery, Brussels (2025). Luccioni has been awarded the ‘Prix Jeune Artiste de Belgique’ in Sculpture and Installation (2022).

 

 



 

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ça pourrait être tendre mais les bonbons sont trop acides
(Same Same but Different)



Telle une enseigne alléchante, Spiky Love annonce les couleurs pastel de l’exposition : celle-ci fera dans le tendre et même, si l’on en croit le doigté du néon, l’amour. Pourtant, à y regarder de plus près, on ne saurait distinguer si les mains lumineuses forment un cœur ou une toupie. La toupie, celle pour qui le mouvement est condition de sa fonction, est aussi celle dont on ne sait dire si elle est condamnée à répéter indéfiniment le tracé que le lancer de la main lui impose, ou si, ralentissant inexorablement, elle finira par ralentir pour enfin chuter.
Une rotation à 180 degrés dévoile qu’en inversant le haut et le bas, le ciel et la terre, des mains de cœur émerge la forme d’un pique. Enseigne de cartes à jouer dont le nom a pour origine une arme, le pique bandé vers la terre participe d’un vaste jeu de dupes semé par l’artiste, où le cœur cache bien souvent le tranchant, et, le tendre, la violence.

Tout comme le dispositif contemporain du divertissement partout déployé induit l’addiction à coup de vidéos ultra-rythmées, les sucreries aux formes ludiques et aux couleurs douces incitent à la consommation machinalement répétée de pseudo-aliments ultra-transformés. Les brochettes de bonbons Candy Kebab : Baby Rainbow et Candy Kebab : Banana soulignent cette stratégie lucrative par la répétition du même. Dire « Same, Same but Different », c’est dire la reproduction à l’identique d’objets différents dans un contexte industriel de l’hyper-conformisme, mais c’est aussi dire les deux seules voies possibles, entre la reproduction à l’identique des attitudes et des codes visuels d’appartenance et la polarisation absolue et violente, dualité productrice d’une intolérance ferme à toute disruption. La reproduction à l’extrême des formes est aussi celle des quantités qui pousse à l’accumulation, outil esthétique redoutablement efficace qui permet au « trois fois rien » d’acquérir une sculpturalité et une consistance grâce au voisinage de ses semblables.
Ici, l’accumulation est toutefois organisée et alignée : avec Nostalgia Candy Necklace, Luccioni trace les contours du tas de bonbons sans le représenter. Au contraire de pouvoir s’y servir, le contact avec le visiteur est rompu, et, ce qui était un ornement au contact de notre peau devient un objet art, celui qu’on sait ne pas pouvoir toucher. Le contour du collier dessine la forme d’un cheminement appuyé entre deux murs et, avec la sucette Nostalgia Lollipop, devient la surface d’un entre-deux, entre la nostalgie de la naïveté de l’enfance et le monde cynique des adultes.

Dans un sourire trop appuyé pour être sincère, Banana Smiley évoque tant le dessin d’animation, univers magique de la transformation par la succession de dessins très similaires mais toujours différents, soit une succession de «Same, Same but Different », que le langage codé des smileys, où la complexité des émotions humaines se transforme en une série caricatures aux accents anthropomorphes : cœur-bouche-yeux écarquillés.
Comme le pendant féminin aux bananes géantes, une Multicolor Marie trône sur son socle. Seule addition organique de l’exposition, des fleurs multicolores pénètrent la sainte Vierge aux allures de vulve. Ainsi Santa Maria , figure de « la » femme mais surtout de la mère dans le Christianisme, est dans une première étape réduite à sa fonction de procréatrice, et, plus précisément peut-être, de reproductrice, devenant alors l’origine du monde contemporain qui l’entoure, celui des éléments infiniment répétés à l’identique, indifférenciés ; et, dans une seconde étape, devient à son tour non-identifiable quand, de dos, son relief individuel disparaît pour laisser place à une platitude minimaliste.

Par leurs couleurs, Colonial Spirale Black, Colonial Spirale Red et, par sa forme, Frankenstein Avocado, viennent casser l’ambiance moelleuse de cette panoplie pastel. La sucette Frankenstein d’abord, hissée sur son pieu meurtrier, hurle d’effroi devant le rejet humain. Sa couleur avocat fait figure d’exotique, de l’étrange étranger qui permet l’autodétermination par différenciation avec soi, quand la consistance propre fait défaut. Pourtant, la bête est bien une invention issue du clan, où le même engendre le distinct. Le lien étroit entre ces deux contraires se retrouve dans la confusion commune du créateur et de sa créature, « Frankenstein » étant bien le patronyme du jeune « Prométhée moderne » portraituré par son autrice Mary Shelley, de son nom complet Victor Frankenstein, et non de son monstre innommable. Le roman gothique rappelle aussi les fantasmes contemporains générés par l’intelligence artificielle, et la peur de la perte de contrôle d’un système basé sur l’exploitation de la nature et la domination des formes de vies, animales, végétales ou humaines. Luccioni évoque avec Colonial Spirale Black
et Colonial Spirale Red la possibilité d’une conjoncture infinie et entérinée par les processus coloniaux, où la répétition de l’histoire enferme la collectivité humaine mondialisée dans le seul désastre social et écologique.

Les sculptures Communion UFO, elles aussi posées au sol, ont en commun avec les spirales leur rondeur, comme une étendue d’eau miroir du ciel. Pour ces dernières, le ciel s’est étendu jusqu’à l’espace et, comme des ovnis débarqués du lointain, les soucoupes s’immiscent dans la société humaine pour en questionner l’origine. Le bonbon en forme d’ostie dénonce un sacré qui se penserait extérieur au quotidien, et produit un amour sans pénétration où, posé l’un contre l’autre, chaque pendant devient l’acteur d’une mise en commun du vide.

Text by Jeanne Mouffe

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CV - LEO LUCCIONI :

EDUCATION
2017     Master Printmaking, La Cambre, École Nationale Supérieure des Arts visuels, Brussels, Belgium

SOLO SHOWS
2024    « The Sun Does Not Exist », Stems Gallery, Brussels, Belgium
2023    « ACID », Romero Paprocki, Paris, France
2023    « Flamin Hot Nacho Cheese Flavour », Ave Gallery, Courtrai, Belgium
2022    « GOUVERNER », UHODA Fondation, Liège, Belgium
  « Nunc est Bibendum », The New Space, Liège, Belgium
  « Praise of Power », Palazzo Monti, Brescia, Italy
  « Spiritualium rerum Materialium », Chapelle des Dames Blanches, La Rochelle, France
2021    « Chakra Disco Buddha », NADA, New York, USA    
  « Royal Gala », Stems Gallery, Brussels, Belgium
2020     « Egregorien », Everyday Gallery, Anvers, Belgium
  « Hyperstition » Centre Intermonde, La Rochelle, France
2019     « Nul si découvert », Hotel de ville de Paris, Paris, France
2018     « SALE », Moonens Foundation, Brussels, Belgium
2017    « Burnworld, Waterworld, Marketworld », PMK, Brussels, Belgium

GROUP SHOWS
2022    « Touch » Verduyn Gallery, Courtrai, Belgium
    « Fluidooooo »Cassina Projects, Milan, Italy
  « When Leo meets Léo » Palazzo Monti, Milan, Italy
  « Cendar Brussels », Galerie Zotto, Brussels, Belgium
  « Curator Machine », SMAK, Gand, Belgium
  « Blur Me Tender » Romero Paprocki, Paris, France
2021    « Du bye bye », Higher than the sun, Stems & Vollery Gallery, Dubaï, EAU
  « Forget me not », FIAC OVR, Stems Gallery, Paris, France
  « The Great Invocation », Garage Rotterdam, Rotterdam, Netherlands
    « Backstage Party », Woaw Gallery, Hong Kong, RPC
    « Galerie Zotto », LEAF, Boghossian Foundation – Villa Empain, Brussels, Belgium
2020    « Lays Nature », This is fair, NADA, Stems Gallery, Miami, US
    « La Totale », Studio Orta – les Moulin, Boissy, France
     « Echo », BK6, Avee Gallery, Courtrai, Belgium
    MiartMilano, Stems Gallery, Milan, Italy
  « Sainte-Marguerite », Chapelle Ste Marguerite, Centuri, France
  « TUMULUS », Everyday Gallery, Anvers, Belgium
  « Digestive disaster, lucky star », Stems Gallery, Brussels, Belgium
  « App’art », Galerie Terrain Vagh, Paris, France
    « Petroll », Artcontest, Espace Vanderborght, Brussels, Belgium
2019     « Printfighter », galerie 100 Titres, Brussels, Belgium
    « In Real Life », Everyday Gallery, Anvers, Belgium
    « Satellizing », Verbeke Foundation, Kemzeke, Belgium
2018    « Variations On Raw », La Quincaillerie, Brussels, Belgium
  « ATT & D », Bozar, Brussels, Belgium
    « Aftershave », Moonens Foundation, Brussels, Belgium
    « Le Redoublement », Gallery Artink, Brussels, Belgium
  « OVERPR!NT », Centre de la Gravure et d'image imprimée, La Louvière, Belgium
  « KOMASK » Royal academy of fine arts, Anvers, Belgium
  « Art&Swap », Buenos Aires, Argentina
  Triennale des coups de cœur, Hotel Van de Velde, Brussels, Belgium
  « La totale », Studio-Orta-Les moulins, Boissy, France
  « À l’oeil », Molière Project, Brussels, Belgium
2017    Performance International Printmaking Union, Tate Modern, London, UK
  « Annihilation », Lethaby gallery, London, UK
  « Young contemporary », Off Course art fair, Brussels, Belgium
  « Beside, too » PMK, Brussels, Belgium

PUBLIC COLLECTIONS
2023 - Greenline Foundation, Paris, France (Crocodile, 2023)
2022 - Uhoda Collection, Liège, Belgium (Installation Gouverner)
2022 - Palazzo Monti, Milan, Italy (Le curateur, la créature, le créateur, 2022)
2020 - Centre Intermonde, La Rochelle, Fance (Le curateur, la créature, le créateur, 2020)
2020 - Thailywood foundation, Bruxelles, Belgium (Lays nature, 2020)
2019 - Museum Dhondt-Dhaenens, Christie's, Gand, Belgium (IKB 1500, 2018)
2018 - Collection amis de La Cambre, Bruxelles, Belgium (Coolonialisme, 2018)
2018 - Museum la Boverie, collection du cabinet des estampes, Liège, Belgium (Ex-Voto 36 & 10, 2018)

AWARDS & RESIDENCIES
2022    Ravi residence, Mar 2022 to May 2022, Liège, Belgium
  Palazzo Monti, Jun 2022, Brescia, Italy
2021     Laureate Prix Jeune Artiste, Sculpture et installation, Fédération Wallonie Bruxelles,         Belgium
2020    Centre Intermonde, Nov 2019 to Jan 2020, La Rochelle, France
2018    Third prize of the Komask Printmaking Award, grand prix Européen, Anvers, Belgium
  Laurent Moonens, Oct 2017 to June 2018, Brussels, Belgium
  Prize Dacos, Museum la Boverie, Liège, Belgium
2017    Laureate Prize Fédération wallonie Bruxelles, La Médiatine, Bruxelles, Belgium
  Laureate International Printmaking Biennal, Museum la Boverie, Liège, Belgium
  Laureate Coups de cœur Prize des Amis de La Cambre, Brussels, Belgium
  Laureate Laurent Moonens Prize, Brussels, Belgium
  Prize Médiatine, La Médiatine, Brussels, Belgium

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